Il est devenu une pratique courante de nos jours de prendre internet comme une source de conseils. Le moteur de Google est le plus célèbre des moteurs de recherche au point que le vocabulaire du profane s’est enrichi d’un nouveau mot : « googler ». Les gens googlent leurs emplois, ils googlent leurs achats et ils googlent même leurs problèmes de santé. Attardons-nous davantage sur ce dernier point : faut-il googler ses symptômes ? Les résultats qu’on y trouve permettent-ils d’obtenir un diagnostic sûr ? Ou au contraire, peuvent-ils conduire à l’aggravation de l’état de santé du patient ? La réponse à ces questions repose sur la définition du diagnostic.

Le symptôme

Le symptôme est un trouble extérieur manifestant une maladie ou un dysfonctionnement du corps. Or la pratique enseigne, d’abord, qu’à un symptôme correspondent plusieurs maladies possibles. Par exemple, une fièvre est associée à une grippe, au paludisme et bien d’autres encore. Il est donc de nature injective. Et ensuite, elle révèle que le symptôme peut être une manifestation d’un trouble causé par un autre trouble. Par exemple, dans le cas du Covid-19, l’insuffisance respiratoire est le symptôme de l’inflammation des cellules respiratoires. Et cette inflammation est causée par le coronavirus.

Le diagnostic

Il existe donc dans l’intelligence des symptômes une structure d’enchaînement de causes dépendant des lois de fonctionnement biologique du corps dont il faudrait impérativement tenir compte, si l’objectif est d’obtenir un bon diagnostic. Et puisqu’établir un diagnostic c’est identifier la maladie et en conséquence pouvoir dire clairement et distinctement les causes des symptômes, il vient que les deux conditions suivantes doivent être nécessairement réunies pour réussir un diagnostic sûr :
  • La construction d’un raisonnement logique liant la cause à l’effet ;
  • La connaissance parfaite du fonctionnement biologique du corps humain et des troubles qui peuvent apparaître.

Le danger de googler ses symptômes

De là, il devient manifeste à l’esprit de voir que la seconde condition n’est pas vérifiée pour tout le monde. En effet, nous ne sommes pas tous des médecins. Ceci entraîne nécessairement le fait que le diagnostic obtenu en googlant les symptômes serait fort probablement faux. Au mieux, il ne ferait que soulager les symptômes superficiels. Ceci implique immédiatement que les dispositions prises seraient faussement sécuritaires :
  • Elles laissent du temps à la véritable maladie de s’aggraver ;
  • Elles diminuent la vigilance, ainsi que la préoccupation de consulter urgemment le médecin ;
  • En cas d’automédication, elles contribueront à l’empoisonnement de l’organisme déjà souffrant.
Aussi ne faut-il pas googler ses symptômes.